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Départ

Il y a des moments comme celui-là où le doute m’envahit, me laissant incertaine sur la décision à prendre. L’écran brille devant mes yeux fatigués, les mots ont une fâcheuse tendance à se brouiller, il y en a même qui disparaissent temporairement avant de réapparaître, fiers du tour qu’ils me jouent. Les quatre options qui me sont proposées ne m’emballent pas, seule la dernière me satisfait. Pourtant je n’arrive pas à cliquer, même si le curseur est là où il faut, sur le bouton « confirmer ». Je repense le temps d’un éclair à tout le chemin parcouru, à tous ces mots qui s’éparpillent au long des pages, à ces sourires inconnus, à ces félicitations, à ces insultes, eh oui, il y a même eu des insultes, il faut de tout pour faire un monde, n’est-ce pas ? Ça fait combien de temps ? Un, deux, trois ans ? Peu importe, ce fut enrichissant et amusant à la fois, mais le temps passe, on évolue, on grandit et on arrive toujours au croisement du chemin : à gauche, je continue, à droite je m’esquive… Et je n’arrive toujours pas à choisir ma direction, car il faut que ce soit la mienne et non la votre. « La page blanche se noircit, laissant parfois une éclaircie, une lisière dans la marge où passe comme le vent du large… »
Tout à l’heure, je vais descendre la rue et m’engouffrer dans le métro. C’est là que j’ai choisi de rester, bien au chaud dans le brouhaha des voyageurs pressés. Il n’y aura aucune cérémonie, aucun regret, aucun souvenir : je serai là, invisible mais présente, attentive mais distraite par tous ces mots qui se heurtent, par tous ces sons qui emplissent l’espace des tunnels. Trace de vie, marque de mort, c’est l’endroit idéal pour disperser les cendres de ces histoires éphémères qui s’effilochent tout au long des posts de ce blog.. Un sourire par-ci, une larme par-là, la puissance des mots, leurs traces indélébiles le long des lignes blanches de mon cahier d’écolière..
Allez, l’heure n’est pas à la nostalgie, j’ai passé de bons moments ici, mais voici le temps du renouveau, je vais renaître plus forte, plus vive et plus joyeuse.. Mais avant, il faut, il faut…. Non, tant pis, je ne cliquerai pas sur cette option, les mots resteront coincés dans ce petit espace du web, si petit mais si cher à mon cœur…